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La protection des données personnelles des comédiens

Rédigé par Marie Sinclair | 20 juin 2019 15:54:09

Selon un sondage réalisé par Mediartis.com en Mai 2019 : 82 % des Français ignorent que leur voix constitue une donnée personnelle à part entière, comme leur adresse, leur empreinte digitale ou leur numéro de téléphone.

Afin d’en savoir plus, Voxing Pro a interrogé les comédiens voix inscrits sur son site, eux qui utilisent tous les jours leur voix dans un contexte professionnel.

Le sondage diffusé sur voxingpro.com en juin 2019 est fondé sur 163 réponses individuelles de comédiens voix professionnels. Retrouvez ci-dessous les résultats obtenus avec notre analyse.

 

Les comédiens ignorent que leur voix est une donnée protégée

  • Seuls 31,9% des comédiens interrogés savent que leur voix fait partie des données dites personnelles.

Pourtant, selon la CNIL, une donnée personnelle regroupe « toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable ». Le groupe des pays européens en charge de ces questions avait d'ailleurs bien précisé que « les données constituées par des sons et des images méritent […] d'être reconnues comme des données à caractère personnel » (source).

 

  • De plus, 66,3% des répondants pensent que leur voix n’est pas concernée par le champ d’action du RGPD.

Au contraire ! La voix - comme toute donnée biométrique - est une donnée personnelle sensible et doit être protégée par un traitement spécifique dans les entreprises. Et c’est d’autant plus vrai pour les données voix utilisées dans le cadre professionnel. D’autant qu’avec une industrie dont on craint qu’elle ne se tourne vers les voix de synthèse, les voix des artistes doivent être plus que jamais protégées.




La conservation des données voix par les producteurs

  • 66,9% des comédiens estiment ne pas contrôler l’image de leur voix dans le métier.

Si la collecte des données voix doit être encadrée dans le but précédent évoqué de protection, elle doit aussi permettre aux comédiens de vérifier l’exactitude et l’adéquation des enregistrements de leurs voix qui les représentent dans le métier. Car un comédien qui a transmis à un instant T ses extraits de voix à un producteur dans un but de démarchage, ne sera peut être plus d’accord pour leur utilisation dans les castings 3 ans après.

Des extraits trop anciens, dont le style est daté, sa voix qui évolue en timbre ou en tessiture... différents facteurs peuvent jouer pour que les extraits ne soient plus en accord avec l’image vocale qu’il souhaite montrer. Or grâce au RGPD, les comédiens ont la possibilité légale de connaître leurs données, les sociétés qui les détiennent et d’interagir avec eux en toute transparence.

 

  • 91,4% des comédiens ne savent pas quels producteurs possèdent leurs extraits voix et 73,6% ne connaissent même pas tous les extraits qui circulent avec leur voix

L’impossibilité de pouvoir gérer son image est donc renforcée par le fait que dans une très grande majorité, les comédiens ne savent pas quelles sont les données qui circulent sur eux et qui les détient.



Les comédiens aimeraient avoir accès à leurs informations

Nous voyons ici que la plus grande crainte est l’utilisation frauduleuse de leur voix et que l’envie la plus nette concerne directement le métier : qui a des extraits de ma voix va refléter qui a de l’intérêt pour mon travail. car les artistes se sentent toujours très éloignés du point de décision qui influe sur leurs vies professionnelles et au-delà, sur leur vie tout court.  

 

Ceux qui détiennent des bases de casting ont des obligations

Toutes ces phrases sont vraies ! Le RGPD rappelle que le traitement des données personnelles, c’est à dire le fait même de stocker des voix, induit que vous les personnes concernées par ces données personnelles doivent être en tout premier lieu :

  1. informées des données détenues
  2. pouvoir y avoir accès
  3. informées de l’utilisation prévue
  4. informées de la durée d’utilisation prévue
  5. pouvoir y consentir ou le refuser
  6. ...

Des obligations qui sont comme on le voit ici, peu connues des comédiens.

 

Le RGPD, une bonne nouvelle ?

Nul doute que le RGPD va faire évoluer les habitudes de travail et que toute l’industrie audiovisuelle va très vite s’emparer de ce sujet : producteurs, studios, directeurs artistiques et autres sous-traitants de la voix, mais également les majors, les producteurs et les éditeurs qui partagent les risques portés par leurs sous-traitants.

 

Car les risques de sanction n’ont jamais été si forts et si les petites sociétés peuvent se croire relativement peu concernées par le processus, leurs clients, qui peuvent écoper d’amendes pouvant aller jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaire ou 20M€, vont vite les rappeler à l’ordre. La première condamnation concernant les bases de données de voix a d’ailleurs eu lieu récemment et cette base a dû être totalement supprimée !



Une solution tout-en-un

La plateforme Mediartis.com propose aux détenteurs de base de données voix, producteurs, studios, DA, éditeurs ou majors, de répondre à toutes les obligations du RGPD pour eux et d’assurer ainsi les droits des artistes concernés tout en protégeant leurs données.