Comédienne professionnelle depuis plus de 25 ans, Delphine fait du cinéma, du théâtre et des voix ! Doublage, publicités TV & Radio, voice-over, narration etc... elle joue de cette voix médium-clair au timbre rond et si transparent qui la caractérise.
Comment en êtes-vous arrivée à devenir comédienne-voix ?
Par un heureux concours de circonstances : j’étais lycéenne et je faisais mon premier stage professionnel dans une radio à Nice. Un jour, ils ont eu besoin en urgence d’une voix féminine pour un message publicitaire. Je me suis donc proposée de l’enregistrer pour dépanner. Je prenais depuis quelques années déjà des cours de comédie, alors j’ai pris l’exercice comme un jeu. Au final, le rendu était convaincant. Les responsables de la radio ont trouvé à ma voix une belle présence et l’interprétation au rendez-vous. Je venais de faire ma première pub pour… une boucherie ! J’étais ravie de l’expérience. J’ai décidé ce jour-là de tout faire pour recommencer. Par la suite, je me suis fait rapidement engager dans le groupe NRJ.
Au-delà du talent, que faut-il pour travailler dans ce secteur ?
On a tous plus ou moins de capacités pour travailler avec sa voix. Maintenant pour en faire son métier, le talent ne suffit pas ! C’est assez instinctif bien sûr mais pas uniquement : l’écoute, la compréhension du contexte, la concentration et évidemment de la technique, sont des ingrédients indispensables pour travailler avec sa voix. Le caractère vocal et la personnalité du comédien voix viendront ensuite faire la différence. Si j’avais un conseil clé : avant de faire de la voix prendre des cours de comédie. C'est la base. Si vous n’avez pas de technique de comédie c’est compliqué de répondre au spectre des demandes faites aux métiers de la voix. Sans l’art de la comédie, le jeu sera pauvre en force de proposition. Il faut explorer, à mon avis, différentes palettes : la comédie, Le chant, même le journalisme… Toutes les pistes et expériences seront du plus.
Comment gérez-vous le stress et la pression ?
Depuis 10 ans, ça va beaucoup mieux docteur ! [Rires] Disons qu’au début, dès qu’il y avait moins de travail, que le téléphone arrêtait de sonner, je me remettais souvent en question : moi, ma voix, ma capacité de faire… Je me demandais si on n'en avait pas marre de m’entendre. Mais ça s’apaise avec le temps ! J’ai compris que le métier est rythmé par un mouvement irrégulier. C’est normal et aujourd’hui je ne remets plus en question ces hauts et bas. J’ai réussi à faire taire ces démons. On a tout intérêt à développer de la résilience face à ces inquiétudes.
Quel projet de doublage / voix-off a été le plus amusant à faire ?
La première fois que j’ai eu un rôle important - en doublage de fiction - je ne l’oublierai jamais, j’ai cru que j’allais faire une attaque. A vrai dire, toutes les premières fois de beaux projets gardent une place particulière. Chaque rendez-vous pour un enregistrement est une nouvelle première fois. On découvre un nouveau Directeur Artistique, de nouveaux clients, de nouveaux partenaires… ou on les retrouve sur un nouveau projet. Je garde mes yeux d’enfants à chaque fois !
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un souhaitant débuter dans le métier ?
J’ai constaté qu’il est beaucoup plus compliqué de se lancer aujourd’hui. Il y a quinze ans, un débutant avait accès aux studios : on pouvait apprendre en regardant les comédiens travailler, cela nous permettait de visualiser le travail et de savoir si c’était vraiment ce qu’on voulait faire.
Aujourd’hui, c’est beaucoup plus complexe. Les plateaux ouvrent moins facilement leur porte. Pour tenter leur chance les novices doivent faire autrement. Donc, si on ne passe pas par une formation qui fait office de première étape, ce sera impossible d’assister à une séance. Faites le tri dans ces formations et vérifiez qui sont les intervenants. Il faut se référer à des organismes professionnels car c’est bien d’eux dont dépend en grande partie la qualité de la formation ! Une jolie voix ne suffit plus, n'a jamais suffi. Une formation solide est le point d’entrée dans notre métier comme dans tous les métiers dans le fond.
Avez-vous un ou une comédienne de référence ?
Alors là oui ! Mon maître dans la vie, derrière un micro ou une caméra, c’est Marie Vincent ! C’est une bête de course, un vrai moteur pour moi, elle est ma référence ultime et aussi mon mentor. Elle dispose d’une palette tellement large... Les possibilités à explorer semblent sans limites en la voyant travailler. Elle ouvre vraiment les possibles, grâce à sa voix mais aussi grâce à qui elle est.
Quels sont vos prochains projets et envies ?
Je viens de rejoindre une équipe qui a l’air formidable pour la série Atypical. C’est non seulement agréable car l’équipe est top et parce que j’en suis fan aussi. J’ai la chance d’avoir des personnages récurrents dans d’autres séries, avec des comédiens et des directeurs artistiques formidables. Les retrouver est à chaque fois une récréation !
J’ai envie de travailler, et travailler encore plus ! Mon souhait du moment serait travailler avec LAURA PRÉJEAN. J’ai eu la chance de l’avoir comme partenaire sous la direction de LAURENCE SACQUET sur un téléfilm. Laura est aussi directrice artistique, et je rêve d’être un jour dirigée par elle.
Retrouvez Delphine Montaigne, sa voix et son expérience sur sa page Voxing Pro